6 mois. 6 mois que les passionnés de truite attendent ce jour. L’Ouverture de la pêche à la truite dans les cours d’eau de 1ère catégorie (cours d’eau où la truite est majoritaire).

Depuis des semaines, des mois, Alexis et moi préparions ce jour. Quelques jours avant, nous avions décidé d’aller pêcher là-bas, en terres Ardéchoises, là où les cours d’eau, du fait du climat, se réchauffent un peu plus vite (enfin pas tous les cours d’eau hein !), favorisant ainsi l’éclosion des insectes. L’Ardèche regorge de magnifiques rivières très poissonneuses en truites, même si « ce n’est plus comme avant », au milieu de décors magnifiques souvent, grandioses parfois.

Mars, cela reste quand même l’incertitude, où tout, ou rien, peut se passer.

Qu’importe, c’est le point de départ de 6 mois de traque de nos beaux salmonidés en 1ère catégorie.

Des infidélités, nous en avons fait, oui, pendant la fermeture, auprès des arcs en ciel en seconde catégorie ou en réservoir.

Ca y est. Le 11 mars. Rendez-vous est pris au bord de la rivière, où nous savons que 3-4 kms d’un parcours sportif nous attendent. Canne, moulinet, gilet, accessoires, pitance sont embarqués sur nous (enfin surtout sur Alexis, c’est lui qui a le plus grand sac !).

Lentement, nous descendons pour rejoindre notre « maîtresse », la rivière.

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Premier contact

Mars, ce sont encore les odeurs hivernales, avec un avant-goût de printemps là-bas. Doucement, nous sentons, regardons, observons la rivière, les arbres, les pierres, les insectes. Puis nous traversons le cours d’eau, en sentant le plaisir à chaque fois renouvelé du courant poussant sur les waders, dissimulant le chaos de pierres et galets glissants…

Passé ce premier contact, nous arpentons la rivière à la recherche d’une éclosion qui aurait mis à table en surface nos partenaires de jeu.

Rien. Rien jusqu’à l’heure du repas, sous les arbres, là, au bord d’un grand plat.

Délicatement, nous posons nos cannes contre les arbres, sortons vin (un Brouilly !!), pain au maïs et terrine maison (préparés par Alexis).

Mais des gobages attirent notre regard… Un chevesne viendra nous saluer…

L’après-midi ne fut qu’émerveillement à crapahuter de rochers en rochers, de sous-bois en prés.

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Une rivière en forme !

Les truites furent très très très très discrètes… à part en quelques occasions. Mais également très méfiantes, étrange pour un parcours étant censé ne plus être pêché depuis 6 mois…

Une journée où un seul salmonidé viendra saluer mon pote de pêche.

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LA truite du jour !!

Peu importe, le plaisir est là.

Le surlendemain, je décidai de visiter une autre rivière, proche de chez moi, qui se « réchauffe » assez vite. Les décors n’y sont pas aussi beaux, mais les poissons présents et actifs en surface.

En arrivant, je vois un pêcheur qui rentre chez lui, non sans avoir pêcher 1 ou 2 heures avant le parcours pour lequel je suis venu!

Ce n’est pas grave, les poissons ont sans doute repris un peu d’activité. Par chance, ce sera le cas. En arrivant sur le premier spot, j’observerai plusieurs poissons actifs en surface sur des « olives », que j’aurai le plaisir de prendre.

Un peu plus haut, je mettrai 20 mn à approcher un poisson actif, pas aidé par le vent qui détournera 90% de mes lancers. Mais il ne m’en a fallu qu’un seul pour le faire monter sur ma mouche.

La patience, l’attente, l’observation et la discrétion me permettront de capturer quelques jolies truites.

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Belle truite de début de saison

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Journée propice aux éclosions… et aux truites !

Quel bonheur. Quel bonheur de pouvoir admirer, sans jamais se lasser, les truites prenant les insectes en surface. Et quel bonheur de sentir ces sensations d’une canne à mouche qui jette délicatement (ou pas parfois !) une mouche. Et de voir cette dernière engloutie en un éclair !

Mais ce n’est pas assez. Après 6 mois d’attente, l’envie est trop grande de retourner rapidement au bord de l’eau.

Ce que je ferai quelques jours plus tard, dans le département de l’Ain. Plus précisément au bord de la « Basse Rivière d’Ain ».

Pour ceux qui ne connaissent pas ce cours d’eau, ils doivent simplement savoir que c’est une rivière large, puissante, où les poissons grandissent à une vitesse accélérée ! De fait, c’est l’un des repères en France des grosses truites… et des traqueurs de grosses truites ! Une rivière école où l’humilité est de mise. Face aux éléments, face aux poissons et face aux « pointures » de la pêche à la mouche que nous croisons. Car il y a une densité importante d’excellents pêcheurs, qui viennent notamment traquer les truites en « nymphe à vue » ou en « sèche ». Mais ces dernières, elles, ne sont pas nombreuses, cependant leurs mensurations valent le détour : ici, prendre un poisson de 30 ou même 40 cm, s’assimile à de la malchance ! Les habitués viennent y traquer les spécimens de +50 cm. Il s’y prend régulièrement des poissons de +80 cm, quant aux dires des anciens, la barre du mètre est parfois évoquée… Personnellement, j’ai pu observer, longuement, il y a deux ou trois ans, une truite estimée à +-90 cm.

La « BRA » comme on l’appelle, est aussi le repère de merveilleux bancs d’ombres communs, qui font aussi sa réputation.

En ce tout début de saison, j’y venais pour assister à une belle éclosion de « march brown », qui hantent mes rêves.

Malheureusement pour nous pêcheurs, le cours d’eau est soumis à la fée électricité, qui fait varier son débit de manière très importante, emportant les truitelles et autres alevins de l’année…

Ce jour-là, le débit est de 180m3/seconde, autant dire que mes chances de croiser un poisson gobeur sont très faibles, à partir de 120-150m3, il faut commencer à penser à pêcher ailleurs… Je ne prendrai donc pas de truite, seulement un gros chevesne maraudeur dans un endroit calme.

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La BRA, ce début de saison

J’y reviendrai ce mois d’avril pour traquer les truites qui se gavent de gammares sur les bordures !

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Spécimen de la rivière

En début d’après-midi, je décide d’aller pêcher un affluent de la BRA, très bien peuplé et pouvant offrir de belles éclosions en début de saison. Lui n’est soumis à aucun barrage !

Bien m’en a pris. A peine arrivé, j’observe des poissons gobeurs. 7-8 au total. Lentement, je m’approche, laissant les poissons se restaurer en surface, pour mieux les observer et… essayer de voir ce qu’ils prennent. Des baetis rhodanis.

J’adore ce moment: je ne suis plus pressé; les poissons se nourrissent tranquillement sans m’avoir vu… il n’y a plus qu’à… Ce moment précis est très agréable car soudain, je me dis que j’ai toutes les chances d’en capturer plusieurs.

Lentement, entre les arbres, je déposerai une imitation qui les fera monter en surface. Quelques-uns d’entre eux me ferons l’honneur de venir saluer mon appareil photo. Heureux le JB. Jusqu’à ce que j’accroche ma mouche dans les arbres alentours et « casse » le coup…

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Sur un affluent de la BRA qui me sauvera la journée !

Je suis rentré chez moi le sourire aux lèvres, simplement content d’avoir repris contact avec les cours d’eau et les truites.

Ça y est, mon ouverture(s) s’est déroulée, le meilleur en termes de prises reste à venir, vivement la suite !

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